Narcissisme

Je me pose de nombreuses questions.

Officiellement le narcissisme est par définition l'amour de son image.

Il a un sens plus large comme amour de soi. Relation et confiance au monde, aux objets, à son propre univers et aux autres. Mais ca c'est plutôt l'érotisme... enfin tout cela est encore confus dans ma pauvre tête.

Restons en au sens strict d'"amour de son image".

J'avoue ne pas comprendre, intérieurement, je veux dire. Je n'arrive à trouver rien en moi qui corresponde à ça. J'ai eu des complexes, et ensuite plus rien. Par passage, je me suis dit que j'étais beau, vu la flamme dans mes yeux. Mais aujourd'hui je me fiche de tout ça. Je me regarde dans le miroir pour trouver les poils qui ont échappé au rasoir, mais ça se résume à ça.

Dans ce que j'observe, il semblerait que la narcissisme soit très présent chez les femmes. Je n'ai qu'un ami fier de son apparence, un fan de culturisme, mais on peut aisément parler d'un léger trouble de la personnalité narcissique (voir http://www.analyse-integrative-re.com/xmedia/textes-articles/sommaire-eclairage/psychopathologie.pdf) dans son cas. Heureusement c'est un trouble bien fragile (chez lui en tout cas), et il redevient normal quand je lui exprime que je n'ai rien à foutre de ses photos au torse huilé.

Je me demande, si c'est une composante fondamentale de la personnalité féminine ou alors la résultante d'un conditionnement social...

En tant qu'artiste, je pratique une autre forme de narcissisme. J'aime ce que je fais, ce que je suis, ce que je pense et ce que je ressens. Quand j'écris ou joue, j'essaye de faire l'amour avec mes textes et musiques. Si je devais monter sur scène, je pense que j'aimerais mes tenues (je rêve d'un costume bleu ample avec des étoiles et des lunes).

J'ai autant de psychologie qu'un plat de spaghettis trop cuits mais il me semble que les obèses sont tout sauf narcissiques.

D'abord, ils n'aiment pas leur image, mais on peut y voir un conditionnement social, une esthétique normative, etc.

Un gros construit sa propre prison, et c'est encore pire s'il se rêve en costume aérien de scène : In Real Life, c'est le bal des hippopotames en tutu de l'Apprenti Sorcier (Disney)

Et puis j'ai remarqué que les gros étaient souvent généreux, donnant de l'amour en espérant (espoir toujours déçu) recevoir "leur billet retour d'amour" comme dit mon cher Francis.

Bon, j'arrête là avant de m'embourber dans le oiseux et l'à-peu-près, j'ai encore 10 à 12 heures de taf demain !

Je ne me regarde plus depuis bien longtemps(miroir),c'est vrai,
alors j'ai tout de même mis ma photo sur le frigo en me disant :"tu ne mangeras pas,t'as vu ta tronche?T'as vu à quoi tu ressembles?Et tu vas encore t'empiffrer?"
Et bien malgré ma photo je garde ces mauvaises habitudes,
Rien n'y fait c'est pas comme ça que ça marche,j'ai pas encore trouvé!!

On ne s'aime pas => on souhaite se détruire => on bouffe

On ne s'aime pas => on pense que les autres ne nous aiment pas => on veut se rassurer => on bouffe

On bouffe => on grossit => on se trouve difforme => on ne s'aime pas.


Point central : "on ne s'aime pas" (nous, les gros, nous-mêmes). Si on attaque ce point dur, vous ne pensez pas que ces vilains cercles vont se défaire ?

Si nous n'aimons pas notre reflet dans le miroir, utiliser les yeux d'une personne qui nous aime sincèrement.

(moi, je l'ai perdue il y a un an, et j'ai pris 10 Kg...)

Probablement que ma question a été mal posée.

Je comprends la souffrance et cette sensation de ne pas s'aimer. Ici il s'agit du corps. Mais il y a mille et une façons de se haïr. J'en ai testé quelques unes.

Je ne parlais pas de gens de ce forum, évidemment. C'est juste ce que j'observe chez les femmes en général. Je ne mets aucun jugement, mais il y a cette attirance pour les vêtements, le miroir, les photos de soi. C'est juste que paradoxalement, je vois peu d'homme faire ça.

J'ai l'impression que vous souffrez de ne pas pourvoir avoir accès à ça. De ne pas pouvoir être "comme les autres". Ce "comme les autres" est peut-être illusoire. En réalité, la séduction mise en place par beaucoup de gens est une simple tentative d'attirer l'attention. Ce "comme les autres", n'est pas très passionnant. Les femmes qui s'intéressent éxagérément à leur corps sont particulièrement ennuyeuses. Et dans le pire des cas, elles sont profondément laides, cet égoïsme rigide dans leur regard, que j'appelle l'acier. Je pense en priorité à la meuf de Berlusconi, mais il y a de cela dans beaucoup de femmes médiatiques.

En parlant avec une amie ex-mannequin, qui d'ailleurs avait cette tendance à garder ses photos du temps ou elle travaillait beaucoup, a fini par m'avouer, quand elle s'est sentie en confiance, qu'elle n'aimait pas ces photos. Tout cela était artificifiel. Par contre elle gardait aussi des photos d'art magnifique. Mais dessus on voyait le travail de l'artiste, son corps n'était qu'un vecteur. Et la, il n'y a plus de question d'égo. Nous créons la beauté dans un but désintéressé de rendre ce monde agréable et magique.

C'est une chance de ne pas être comme les autres !
(bon d'accord Hitler n'était pas comme les autres et la c'est pas une chance, disons en général...)

Je n'ai jamais été aimé pour mon corps. Et dieu merci !! Cela aurait été terriblement ennuyeux et pervers.

Certains hommes s'accompagnent de poupées pour le sentiment de prestige qu'il procure. Il leur arrive d'aimer réellement leur compagne, mais le corps est essentiel AUX YEUX DES AUTRES. Rarement pour lui même.

Je ne suis pas mon corps.
Je n'ai que faire de mon corps.
Mon corps n'est que l'outil qui me permet d'aider les autres.

Mais paradoxalement, le narcissisme est plus facile à éliminer quand il n'est pas blessé. (C'est comme toutes les parties de la personnalité).

Je voulais juste montrer une autre façon de penser, je sais que mes mots ne résolvent rien et j'en suis désolé au plus haut point. Si un forum pouvait soigner les mots de la terre... ce serait bien. Possiblement il y contribue.

PS: au fait chat_mauve, tu est plus doué que beaucoup de psy que j'ai rencontré. D'un autre côté ils ne sont pas une référence. Je citerai cette phrase de Hugh Grant dans un film
"Je pense avoir un don instinctif pour la psychologie. Je l'utiliserai volontiers sur moi-même. L'ennui c'est que je n'ai aucun problème"

Le chat mauve n'a aucune psychologie.
Il souffre bêtement (et pas seulement de son surpoids)
Il est juste sincèrement amoureux des femmes qui souffrent du mal qu'on leur fait, du mal qu'elles se font (*).
Quand je dis que la sensibilité affective, l'empathie, est proportionnelle à la surface de la peau, ce n'est pas qu'une image. J'en fais chaque jour l'expérience, l'expérience d'être au milieu d'un nid de guêpes enragées... les humains.

Et les guêpes, c'est bien connu, se reconnaissent à ... leur taille de guêpe !




(*) Œdipe mal réglé, féminité refoulée..., je ne sais pas et m'en fous totalement !
Homo sum, et humani nihil a me alienum puto !

L'empathie une fois comprise par le mental devient de la bonne "psychologie" (même si je n'aime pas le terme car il fait souvent penser à la psychologie de surface des gens qui croient tout savoir, experts en communications, psychologues de soutient, écrivaillons, les mecs qu'on interviewe à la télé et dans les journaux). Les connaissances théoriques sont accéssoires mais utiles. C'est beaucoup de travail.

Ta rancoeur envers les gens maigres n'est pas justifiée.

D'expérience, je crois que le cynisme est un cul-de-sac.

Je ressens le même sentiment d'amour que toi, et dans des cas forts similaire. Je dépense toute mon énergie pour le séparer de la rage qu'elle suscite. Rage envers un monde de dingues.

Je n'ai jamais compris le problème de l'oedipe non plus.
Beaucoup de gens en parle. Je me demande s'il s'agit d'un des nombreux égarements de Freud.

Je me contente d'utiliser ce que je comprends vraiment..